Le programme initialement prévu, itinérant à l'instar de ce qui fut réalisé l'année précédente en Haute Maurienne et auparavant en Tarentaise, a une nouvelle fois été annulé. Ce n'est cependant que partie remise et nul doute que, tel qu'il est maintenant organisé, il n'en sera que meilleur. Aussi fallait-il trouver une alternative intéressante dans notre secteur habituel et le choix s'est rapidement porté sur le Grand Paradis. Ce sommet, dont l'altitude est de 4061 m, est le point culminant du parc national du même nom créé en Italie voici près d'un siècle pour protéger de l'extinction le Bouquetin des Alpes. Diverses voies permettent de le gravir, des plus simples aux plus complexes. Ainsi, la voie normale d'ascension ne présente pas de difficulté technique et, par conséquent, la fréquentation peut y être importante lorsque les conditions sont favorables. Pour ces raisons, nous avons opté pour un parcours en boucle entre le refuge Chabod et le refuge Vittorio Emanuele II. Le tracé emprunte à la montée la Face Nord-Est, le retour se faisant par la voie normale. Le niveau de difficulté s'en trouve alors significativement augmenté. De plus, alors que les conditions de neige s'annonçaient bonnes, il n'en était pas de même pour la météo puisque les prévisions indiquaient un temps variable, venteux et froid.
Face Nord du Grand Paradis au petit matin |
La montée au refuge emprunte un sentier empierré qui serpente dans une jolie forêt de mélèzes. L'occasion nous fut donnée d'y observer de près, non seulement des bouquetins ordinairement peu farouches, mais aussi des chamois que nous avons pu suivre dans les premiers lacets. Le temps s'est rapidement dégradé avec quelques chutes de grésil à l'arrivée au refuge. Lever à 4h du matin pour entamer la progression vers le glacier. Le temps est sec. Quelques cordées se suivent puis se séparent, les unes pour la voie normale, les autres pour la Face Nord directe. Nous sommes seuls à prendre la direction de la Face Nord-Est et c'est bien ainsi. Montée raide jusqu'à la rimaye franchie sans encombre, puis jusqu'à l'arête de neige baignée de soleil. Le froid se fait plus vif, nous obligeant à nous couvrir davantage. Le passage rocheux est négocié à mains nues, ce qui momentanément n'arrange rien. Nous poursuivons sur l'arête mixte pour atteindre finalement le sommet après 4h de course. Le froid persiste et nous ne nous attardons pas. Comme notre montée fut rapide, les nombreuses cordées empruntant la voie normale sont pour la plupart encore en train de monter et nous les croisons une à une à la descente. Petite pause au refuge atteint 2h plus tard avant de rejoindre la vallée. Magique ...
Chamois, Valsavarenche, Mont-Blanc depuis la montée, arête sommitale, Géranium blanc |
Un itinéraire détaillé est proposé ici.