En Suisse romande, la liste des randos potentiellement intéressantes s'allonge de jour en jour et il convient donc d'opérer des choix. Aussi, en ce début d'été, après un passage par le Plateau des Glières, une montée au Col Rouge en Vanoise et l'ascension de la Dent de Valère dans le Haut-Giffre, c'est vers le Col du Grand-Saint-Bernard que nous mettons le cap. L'idée est de gagner les hauteurs du Lac des Toules, un secteur que nous avions déjà arpenté lors d'une sortie effectuée à la Pointe des Lacerandes, avec cette fois comme objectif de gagner la Gouille du Dragon et, selon les conditions, la Pointe des Gros Six. Plutôt que de partir des abords du lac, nous optons pour un départ un peu plus haut vers le col. Certes, ce tracé augmente quelque peu la distance et le dénivelé mais il nous abstient de stationner dans l'alpage.
Au petit matin, le sentier menant Lac des Toules est encore bien humide et les pêcheurs sont déjà en action sur les rives. On emprunte ensuite la piste en direction de la ferme d'alpage de Fournoutse, puis la piste herbeuse menant au chalet des Planards. Le tracé devient alors plus sauvage, la sente se faisant de plus en plus discrète à mesure que l'on progresse en altitude en traversant plusieurs torrents. La trace disparait après la Gouille du Dragon et il convient alors d'être attentif aux marquages afin de cheminer au mieux dans les alpages et les éboulis. Après la dernière gouille, une pente plus raide permettra d'accéder au sommet en dépit des névés encore bien présents. L'itinéraire inverse sera emprunté au retour pour un parcours de près de 20 km et un dénivelé de 1200 environ sans pratiquement rencontrer âme qui vive.
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Marmotte, Croix de Fournoutse, Les Planards, Gouille du Dragon, au sommet des Gros Six |
Quelques éléments de la flore (de haut en bas et de gauche à droite) : Orpin des Alpes (Sedum alpestre), Gentiane des neiges (Gentiana nivalis), Lis martagon (Lilium martagon), Renoncule des glaciers (Ranunculus glacialis), Grassette commune (Pinguicula vulgaris), Séneçon blanchâtre (Jacobaea incana). On peut y ajouter l'Anémone / Pulsatille soufrée (Anemone alpina subsp. apiifolia), la Pédiculaire tubéreuse (Pedicularis tuberosa), la Gentiane acaule / de Koch (Gentiana acaulis), la Raiponce hémisphérique (Phyteuma hemisphaericum), l'Orchis vanille (Gymnadenia nigra subsp. rhellicani), la Sibbaldie couchée (Sibbaldia procumbens), l'Arnica (Arnica montana) et bien d'autres encore ...