Une jolie course d'arête avec le glacier d’un côté, du gaz de l’autre, la Grande Casse et le Dôme de Chasseforêt en toile de fond et de jolies crevasses où il est possible de s'aventurer suivant les conditions du moment. Le cheminement n’est pas sans rappeler l'arête du Vallonnet que l’on emprunte quand on souhaite en faire juste un peu plus que le Grand Bec par la voie normale. Sa traversée d’Ouest en Est permet d’atteindre le sommet du Mont Pelve, en parcourant initialement l’itinéraire d’accès à la Pointe du Dard qui traverse le Glacier de la Roche Ferran. Une pente de neige permet alors de prendre pied sur l’arête et sa traversée au-delà du sommet conduit à deux relais successifs, où l’on peut installer un rappel de 25 m et regagner le glacier après avoir franchi d'un bond la rimaye béante.
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Mont Pelve au petit matin, depuis l'épaule de la Réchasse |
Le temps étant annoncé plus qu’incertain, nous avons donc avancé quelque peu l’heure du départ (3h) pour tenter de prendre de vitesse la dégradation. Montée à l’épaule de la Réchasse par l’itinéraire de droite, traversée du glacier en contournant les importantes dépressions qui s’y creusent, progression sur l’arête jusqu’au sommet et pose des rappels en bout de parcours avant que les nuages envahissent le glacier à partir du Col du Dard. La rimaye fut encore franchie sous le soleil qui se levait mais, après avoir dévalé les raides pentes de neige, ce fut le brouillard complet nécessitant un retour à la boussole comme 2 ans auparavant en nous rendant à la Pointe du Dard. Plus récemment, c'est un froid intense qui remplaça la brume. Une météo peu clémente deviendrait-elle une habitude ?
Quelques éléments de la flore (de haut en bas et de gauche à droite) aperçus lors de la montée au refuge et au retour du glacier : Liondent des montagnes (Scorzoneroides montana), Epilobe à feuilles de romarin (Epilobium dodonaei subsp. dodonaei), Edelweiss (Leontopodium nivale), Saxifrage fausse mousse (Saxifraga muscoides), Saule herbacé (Salix herbacea), Solidage alpestre (Solidago virgaurea subsp. minuta). On peut y ajouter la Linaigrette de Scheuchzer (Eriophorum scheuchzeri), la Gentiane des neiges (Gentiana nivalis), la Véronique des Alpes (Veronica alpina), l'Androsace à feuilles obtuses (Androsace obtusifolia), la Véronique à tige nue (Veronica aphylla), le Silène couché (Silene vulgaris subsp. prostrata) et bien d'autres encore ...