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Itinéraires et récits relatifs à des sorties passant du Nord au Sud principalement par l'Ardenne, les Vosges, le Jura, le Chablais, le Haut-Giffre, les Bornes-Aravis, le Mont-Blanc, le Beaufortain, la Vanoise, les Alpes Grées, le Val d'Aoste ...

samedi 2 octobre 2010

Mont-Blanc (Massif éponyme)

   Après le Tacul dont l'ascension fut réalisée quelques années auparavant, le Mont-Blanc était l'objectif de cette sortie entre collègues, l'Aiguille du Tour ayant été gravie la veille en guise d'échauffement. Les conditions météo ne s'annonçant pas des meilleures pour le début de la semaine, nous avons été contraints d'enchaîner ces 2 courses après un passage éclair par Chamonix. Malgré cela, les prévisions n'étaient guère réjouissantes et le risque que nous soyons rattrapés par le mauvais temps bien réel. L'arrivée à l'Aiguille du Midi se déroule en effet dans la brume et la température est légèrement inférieure à 0°. A la descente du téléphérique, on emprunte les divers couloirs où on s'équipe à la hâte. On rejoint alors la plate-forme extérieure, d’où on commence par descendre l’arête Nord-Est pour gagner le plateau. On remonte ensuite vers le refuge des Cosmiques bondé malgré la météo peu favorable. Le soleil refait néanmoins son apparition en début de soirée. Nuit courte mais sommeil réparateur. Départ du refuge vers 1h sous les étoiles, descente vers le Col du Midi et montée rapide à l'épaule du Tacul (4075 m). Le ciel se couvre cependant et le vent gagne en force. Légère descente avant de remonter vers l'épaule du Maudit (4345 m) et ses cordes fixes (50 m environ à 50°). On se marche un peu sur les pieds car il y a du monde mais le passage en glace (il peut être en neige selon les conditions) est franchi sans encombre.

Le Mont-Blanc, au retour de l'Aiguille du Tour

     Les conditions climatiques se dégradent alors fortement : la température chute et le vent avoisine les 50 km/h. Nous nous couvrons peu à peu de givre et, malgré les protections, les poches à eau sont entièrement gelées. Heureusement, il y a le thermo de thé chaud. La sensation de froid devient intense (-25° environ) et nous sommes contraints de poursuivre la marche. La brume s'épaissit de plus en plus et la trace est de moins en moins visible. Les cordées font demi-tour les unes après les autres. Nous continuons encore en direction du Col de la Brenva (4305 m) mais le risque augmente car, dans de telles conditions, il s'avère impossible d'être secouru en cas de problème. Conciliabule à hauteur des Rochers Rouges (4506 m) où pendant de longues minutes sont pesés le pour et le contre. La décision est cependant prise de faire demi-tour à 300 m du but. Ce n'est pourtant pas encore gagné car la descente du Maudit et surtout du Tacul s'avèreront délicates alors que le retour devait initialement emprunter la voie normale d’ascension par l'arête des Bosses et le refuge du Goûter. De plus, 300 m de montée seront encore nécessaires en fin de parcours pour rejoindre l’Aiguille du Midi par l'arête où il faudra être vigilant en raison du croisement des cordées. Au final, un brin de déception, c'est indéniable, mais aussi le sentiment positif d'avoir pu renoncer même si la tentation était grande de poursuivre dans des conditions très difficiles.

Le Mont-Blanc depuis les Alpes Grées, les Aiguilles rouges et la Vanoise

Septembre 2010